Poésie en vrac, chant lexical

bouches

Nos Amours nappés des années qui glissent
Comme un coulis bien dense et onctueux
Qu’on s’met sur l’cœur les jours de liesse,
Comme les miroirs, boules à facettes de l’égo
Qui s’échappent parfois de nos bardeaux

Décasyllabes en sandwich, qui dit mieux ?

Chansons terrestres et stratosphère
S’envolent nos rêves entortillés
Se rencontrent au hasard des quais
Se croisent au petit bonheur la chair

Amuses-gueule celluloïdes
Noyaux et forces impavides

Y’a des fils de lumière
qui descendent d’en haut
Y’a les fils de ma mère
Y’a des vieux matelots

Dans tes tripes
Dans ton trip
Les tripes connaissent le principe

Poussières iniques amères
Avalées des courants d’air chamaniques
Trouvailles communément authentiques
Réponse à des aspirations contenues
Pétillement et sourires extatiques
Et cloisonnement de l’écho soutenu

Travail et agencement de la vie
Séparation de nos envies
Parfois le temps n’y fait rien
Souvent le temps nous retient

Lune et l’autre se ressemblent
L’une pleine, l’autre tremble
Etrange aux pattes déracinées
Rassasiée d’être en terre,
Rapiécée des tissus
Plante ses pieds tannés
En sans dessous-dessus

Jeu-dessert sur plateau d’indécence
Incandescence praline aux saveurs de safran
Impossible à saisir, aux muqueuses sans destin
A cacher sous la langue tels de secrets festins
Qu’il est bon de se dire que les meilleurs déserts,
Ce sont ceux qui s’étirent sur de grandes étendues
Ce sont ceux qui s’désirent et parfois s’mettent à nu
C’est la lente attendue qui va et qui soupire
Aux mots ardents-tendus comme de vieux souvenirs