La beauté e(s)t la névrose du monde

heron
Photo : SEb

La poésie n’appartient pas aux nantis,
Elle emporte avec elle le plaisir du jeu et du mouvement, une partition de mots, comme en musique.

Donne des mots pour la vie, les choses que l’on vit, puis les rend vivants et complexes, justes et absurdes, comme la beauté et les névroses du monde.

La poésie est libre : les mots « Propriété » et « Poésie » ne riment pas de toute façon, ils ne sympathisent pas entre eux.

Parce qu’un jour la poésie est sortie de vous pour se promener et vous avez été soulagé, honoré, d’un seul coup.
Comme rire ou échapper un peu à la mort.

En beaucoup moins de temps qu’il ne faut pour le dire, elle offre cette grâce et ouvre une porte…

A 7 ou 77 ans, heureux ou malheureux, seul ou nombreux, opulent ou modeste …
On peut écrire sur les murs des villes comme sur ceux des prisons.
Sur un beau papier glacé comme sur la terre mouillée.

La poésie m’autorise à être inadéquate, exister de manière décalée, à partir d’une intimité partagée.
Je peux y lover mon incapacité à correspondre à des standards, opiner du chef, mon animalité et mon humanité à la fois.

Etre adéquat, est-ce tellement normal ?
L’écriture prouve que non. Car elle s’en fout des conventions, l’écriture.
C’est un outil pour les animaux politiques que nous sommes, au même titre que la pierre qui casse les fruits trop durs.

Ecrire est à la fois tout ce qu’il y a de plus primaire et sophistiqué.